Un dimanche matin
La petite souris : T’as la bouche en cul de poule, pour une chatte, ça la fout mal !
La chatte : Ta gueule toi ou je te bouffe !
La petite souris : Sois pas de si méchante humeur, hier soir c’est pas moi que tu avais envie de bouffer toute crue et sans assaisonnement !
La chatte : Et comment tu sais tout ça toi ?
La petite souris : N’oublie pas que je me faufile partout encore plus discrètement que toi… Alors, c’était bien ce mariage ? (oui, y a deux semaines, c’était enterrement de vie de célibataire, vous suivez pas ?!)
La chatte : M’en parle pas, quand ça vire (inévitablement) à l’ambiance beauf’, ça me fait rire cinq minutes puis faut que je me trouve un dérivatif sinon c’est moi qui finis à danser avec le papi vicieux qui me demande si j’ai aussi une jarretière.
La petite souris : Oui, je t’ai vue de dépatouiller de quelques vicelards éméchés et te planquer toute seule dans un coin pour t’empiffrer de dragées et vider des coupes de champagne !
La chatte : Charogne, va ! si je t’attrape par la queue, je te montre pas à ces messieurs. T’en as pas marre de me surveiller ?
La petite souris : Si j’étais pas là, tu te souviendrais même plus de ta soirée. Même toute petite, presque insignifiante, je reste ta bonne conscience. Tu as trop bu et t’en as pas l’habitude. Heureusement que j’étais là pour te sortir de ton alcool triste et puis j’étais là dans la chambre à l’étage aussi alors je me fiche de toi parce que je sais pourquoi tu as la bouche dans cet état.
La chatte : Bon, vas-y miss Jesaistout, raconte mais vite, j’ai gardé un écoeurant « boom boom pow » en plein milieu du crâne !
La petite souris : Pour une chatte, tu dois être cannibale ! Je comprends pourquoi elle a miaulé la brunette, tu y as mis tellement de cœur à l’ouvrage que tu t’es défigurée ! Tu l’as ventousée jusqu’à ce qu’elle demande grâce !
La chatte : Ventousée… super tableau que tu dresses là, commère ! J’en ai gardé une impression beaucoup plus sensuelle et joyeuse.
La petite souris : Oui, y avait de ça mais au final, c’était rock n’roll ! Alors dis-moi :
C’est l’énergie du désespoir ?
C’est l’énergie d’une envie depuis trop longtemps différée ?
C’est l’énergie du travail bien fait ?
La chatte : Un peu des trois sans doute. J’ai peut-être une langue agile et des lèvres d’arapède mais toi tu es une sacrée langue de vipère ! Faut encore que tu viennes raconter ça ici...
La petite souris : Oh ! Mais j’ai vu et entendu bien d’autres choses encore mais puisque tu fais ta mauvaise tête du dimanche matin après les fous-rires de la veille, moi je dis plus rien et je rentre dans mon trou !
La chatte : Bon débarras !
...
La petite souris : A part ça, ça t’a pas donné des envies de te marier ?
La chatte : Nan, mais t’es encore là toi ? Le jour où je me déguise en glace italienne à falbalas pour jurer quoique ce soit à un mec, c’est que tu seras très très très loin et qu’on aura fait une manucure perpétuelle à mes griffes.
La petite souris : Tu postes quoi ce soir, un joli poème comme avant, non ? ça te manque pas ?
La chatte : Naaaaaan !!! Tiens, je vais faire un post de faignasse, sans musique cause mal aux cheveux, et raconter notre conversation, comme ça tu serviras au moins à quelque chose !
La petite souris : T’es injuste, si j’étais pas là pour t’asticoter et te réveiller parfois, tu serais une pathétique carpette en pelure de chat sous du 46 fillette à l’heure qu’il est !
La chatte : C’est vrai… Viens me faire un bisou !
La petite souris : Tu rêves ?! Tu vas me croquer et puis ton museau ébouriffé sent beaucoup trop la chatte encore !
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