J + 9
A peine les peintures étalées et mes maigres cartons posés que je reçois des doléances…
Mais merci à tous, ça me permet d’user (et d’abuser) de mon droit de réponse (et j’adore ça !)
Incisive ?
Peut-être. Plus vraie, certainement.
Humeur ? Grognonne… ben oui, ça arrive, me lapidez pas tout de suite pour ça. Si on ne peut pas partager franchement ce genre de chose ici alors je me demande qui va s’en prendre plein la poire aujourd’hui en live…
Mais je suis aussi une câline…
Deux caresses et je ronronne, un bon mot et je souris…
Je suis toujours la même au fond, disais-je, un brin voyeuse (on l’est tous plus ou moins par ici), pas très farouche, gentiment exhib’ et un poil givrée… un peu déboussolée parfois, besoin d’écrire, comme beaucoup. On se comprend donc…
Ceux qui me connaissent perso le savent.
Ce qu’ils ne savent pas, c’est pourquoi Selina ? ça m’a pris comme ça, aucune longue réflexion, juste des échos, une impulsion.
Selina M… aime sa liberté, même domestiquée le jour, elle attend souvent que la lune l’emporte (parfois juste au coin du lit, parfois plus loin…) et ne rentrera que pour couver sa meute et soigner son pelage.
Parce que Selina, c’est aussi le souvenir de vieux « strange » où une sombre et ambiguë créature me fascinait. J’aurais voulu à la fois me glisser dans son costume maladroitement couturé comme l’étreindre contre moi. Sexy morceaux de vinyle, dérisoires et voraces, carapace aguicheuse d’une âme suturée, si nue en dessous… et puis la joie enfantine des héros et des histoires, un monde que je n’ai jamais vraiment voulu quitter.
Bref, de l’extérieur, on m’expliquera sans doute mieux que moi pourquoi son image plutôt qu’une autre. Je cherchais un petit symbole, j’en ai trouvé plusieurs.
Là, comment je me sens après ce let’s go ?
Je me sens paumée.
Et je veux livrer tout ça comme je le sens, décousue, multiple c’est certain, un brin carnassière ça c’est sûr. J’attends encore une paix intérieure qui viendra… ou pas.
Féline ? Sans aucun doute. Je ne suis la chienne docile de personne.
Mode out ? Certainement…
Vous précipitez pas vers la sortie pour autant ! Je sais encore dire de jolis mots (mais seulement s’ils ont un sens) j’ai plein d’espoirs et d’envies douces ou sauvages…
Mais j’ai viré à grands coups de griffes l’italienne trop gourmande de mon cœur !
Douce, douce… dolcezza peut aller se faire mettre !!!
En tout cas, la latine n’est plus là pour enrober le macho de base de « oui, mon chéri » aux relents de mascarpone ranci.
Je ne suis pas douce.
Je suis amère... cynique me dit-on.
Peut-être aussi.
Je vous balance les adjectifs comme je les reçois. Et je prends tout. Tout me sert et me fait avancer, sans prendre les mêmes, sans recommencer… Je n’aime rien tant que construire.
Et les yeux bien ouverts, même dans le noir où on m’a précipitée sans réponse valable et sans corde à nœuds (surtout sans le nœud, juste la corde pour me pendre !)
J’ai changé, oui. De quasiment tout je crois…
Un ménage de rentrée scolaire pourrait-on dire.
Changé de secteur pour mon boulot, changé d’horaires, changé d’envies, changé de numéro, changé de voiture (bientôt), changé de plaisirs moins solitaires, changé de parfum, changé de tête…
Oui, euh… (aparté)
J’avais jamais eu envie de ressembler à une 'pouffafrange' blondinette et pourtant je me suis lancée fait du mal… (Pas pour la pouf, pour la frange bien sûr !)
Ben, je peux pas vous montrer mais disons que ça et quelques bricoles customisées dans ma garde-robe (surtout des ‘robes’, je ‘garde’ plus rien !) et je suis pas mécontente du résultat… ça a fait un peu « miauler » au boulot et lors de ma soirée de samedi au moins (je vous raconterai… ou pas… on s’en fout)
(fin de l’aparté)
Changé d’espace aussi donc. Enfin, ça c’est qu’une question géographique. J’en avais marre de faire le trottoir nautique sans m’en rendre tout à fait compte.
Et puis, quand un appart est trop plein de sales souvenirs et qu’on a plus la force de tout brûler dépoussiérer ou d’entendre le craquement des vieux menteurs meubles, on barricade et on déménage !
Moi, j’ai même mis des scellés façon 'crime scene' !
La pauvre fille que j’étais à dû se noyer dans ses eaux refroidies…
On dit que les chats ont neuf vies (c’est peut-être vrai, le mien est revenu hier après trois mois d’absence et… on s’en fout) alors j’attaque la suivante pendant que le légiste tente impatiemment de comprendre pourquoi ma première chair a tant souffert.
- Dis, docteur Mc Clure, arrête de souffler dans les poumons du cadavre, ça sert à rien !
Tu peux pas la ranimer, les sentiments sont volatiles, précieux comme un parfum rare.
Tu leur as balancé du brise à chiottes par-dessus ! Quel gâchis…
Bon, rien de dramatique non plus, faut pas imaginer une lente agonie sans espoir de renaître.
Vue la façon dont j’ai été spoliée et trahie, j’ai tout de suite su que je reviendrai, même en changeant pas mal de discours. Pas de bâillon pour moi, désolée ! Euh non, pas désolée en fait. Pas du tout.
*** m’a tuer !
Parce que je suis morte… de rire !
Ok, un rire amer, sinistre, au goût de larmes et de cendres. Mais un rire franc et spontané en tout cas.
Quelle gourdasse de naïve !
(aparté)
Méfiez-vous toutes, pauvres gourdasses doucereuses et naïves de ma trempe qui passez par là !!!
(fin de l’aparté)
Constat sans équivoque :
Je n’ai pas été aimée pour moi, on a aimé seulement ce que je donnais sur commande et sans faux pas, comme les menus fast-food, vite proposés, consommés, digérés, emballages recyclés.
Aimée pour les jeux et fantasmes, pour l’image (facilement interchangeable en somme) que je m’étais façonnée.
Mais au fond, je n’étais qu’une casse-couilles, n’est-ce pas ?
Et ce côté-là, qui peut l’aimer à part celui qui vous aime vraiment ?
Non, la casse-couilles, on la zappe. On la déplace comme un pion, on la remplace occasionnellement quand elle ouvre ferme un peu trop sa gueule.
Et lorsqu’elle se protège, se méfie ou rue un peu dans les brancards, on va poser sa muselière encore tiède ailleurs, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse !
Bon, je ne me prends pas pour un produit de luxe, loin s’en faut, mais quand même…
En guise de flacon, j’ai constaté qu’on m’avait remplacée par de la bouteille plastique au rayon des hard-discounts.
D’où mon rire létal…
Pas cool d’assassiner une "relation" de la sorte. C’est même pathétique.
Et non, j’ai pas envie d’en parler ou de pleurer entre quatre oeils, j’en parle ici et maintenant, d’abord avec moi-même.
Pause.
Riez avec moi et même de moi, vous avez le droit !
…
« Je suis une fille bien parce que je suis humaine » ai-je lu… Petit chemin dans la caboche et on ne pourra plus me persuader du contraire. J’ai des névroses et des qualités, certes, mais je ne me prends pas pour une autre. Je n’ai surtout aucune addiction minable et je peux enfin me regarder dans un miroir.
PS1 : Oui, j’ai un reflet, je ne suis pas encore la vampire de service, même saignée à blanc.
PS2 : à part ça, vous faites quoi ce week-end ?
^v^